Watermael-Boitsfort

Rendez-nous la cafete du Calypso!

Il y a quelques jours, nous envoyions une demande d’interpellation citoyenne à la commune de Watermael-Botisfort. L’objet: alors que depuis plus d’un an la buvette du Calypso est fermée, privant les parents de voir leur enfant nager, les sportifs de se rencontrer après l’effort, les habitants de boire un verre sur la terrasse ensoleillée… qu’est ce qui explique cette situation? Pourquoi Ab Inbev, multinationale, est-elle en charge de la location de l’espace? Pour quel montant? Et Récupérons Nos Voix de proposer d’en faire un lieu de rencontres et d’échanges sous forme de coopérative, la Calypcoop. Pourquoi pas? Le secrétaire communal nous répondait qu’il était désormais interdit de faire des interpellations dans la période de 6 mois avant les élections… alors que rien n’était indiqué sur le site de la commune. Mais, bonne nouvelle, avant octobre 2024 il sera possible de rompre le contrat de bail avec AB Inbev (6 mois de préavis, donc avec une rupture effective en avril 2025), alors que cette multinationale refuse même de juste d’ouvrir l’espace pour donner accès aux parents qui désirent voir leur enfant nager: un scandale, une privatisation de l’espace communal et un bafouement de nos libertés! C’est le moment de récupérer notre cafete!

Dessin de Roland de Wind

Interpellation citoyenne 18 juin 2024 – Une coopérative pour la buvette

« Cette interpellation part d’un constat simple, mais qui en dit long sur la façon dont on peut penser le bien commun, la convivialité, la participation citoyenne à Watermael-Boitsfort.

Ce qu’on appelle la buvette du Calypso, fermée depuis plus d’un an, faute de repreneur, était un lieu convivial, festif, où les sportifs allaient boire un verre, où les parents regardaient leurs enfants apprendre à nager, ou simplement se délassait sur la terrasse ensoleillée. Alors que la dernière gérante faisait tout pour faire vivre ce lieu, organisant des fêtes, accueillant des anniversaires et des rencontres, elle n’a pas pu tenir face au poids d’un loyer exhorbitant, de charges augmentées, alors que durant des mois dans la période Covid, elle a dû continuer à payer les mensualités à AB Inbev: 5000 euros par mois.

La commune loue donc la buvette à AB Inbev qui la sous-loue au gérant, n’est-ce pas ? Avec ou sans activités, la commune perçoit donc son loyer. Est-ce pour cela qu’elle met si peu de zèle à relancer l’activité de ce qui demeure aujourd’hui un espace vide, triste, sans vie? Alors que les parents ne peuvent même plus regarder leur enfant qui apprend à nager, que les supporters ne peuvent plus assister aux compétitions depuis la buvette, que les nageurs ne peuvent plus passer un bon moment ensemble après leurs longueurs ?

Attend-elle d’AB Inbev, qu’elle trouve locataire ? Que fait la commune pour faire vivre ce lieu ? Que met-elle en place concrètement et activement pour sortir de cette situation ?

Cet endroit pourrait être celui d’un formidable vivier de rencontres et activités. Mais est-ce conciliable avec un tel loyer ?

D’où plusieurs questions :

– Quel est le contrat qui lie la commune à AB Inbev?

– Est-il possible de rompre ce contrat et de mettre fin à une sous-traitance d’un espace public par une multinationale qui certes, n’est pas un acteur communal, ne connaît rien à la commune.

– Dans ce cas, nous demandons que le montant du loyer soit fortement diminué, car aucun repreneur portant un beau projet ne pourra assumer cette charge.

– Dans ce cadre, nous avons une proposition à faire pour la buvette du Calypso :

Une coopérative pour la piscine :

Donner la gestion de la buvette à une coopérative permettrait de créer une nouvelle dynamique pour, sortant d’un modèle dont le but principal doit être lucratif vers une fonction conviviale. Ainsi, la coopérative pourrait collaborer avec le stade sportif et organiser des événements ; utiliser son espace pour accueillir des activités culturelles, des rencontres comme des tables de conversation, des groupes de parole ; ouvrir sa cuisine à des restaurateurs de la commune ; sensibiliser à l’alimentation saine via les produit vendus, car celle-ci est aussi importante que l’activité physique…

Demandons aux citoyens ce qu’ils veulent pour la piscine ! »

Réponse de la commune de W-B:

« Bonjour,

Merci beaucoup pour votre interpellation concernant la cafeteria du Calypso. Bien que celle-ci soit irrecevable au sens du Règlement d’Ordre Intérieur du Conseil Communal, je vous adresse cette réponse pour vous expliquer exactement la situation.

Nous regrettons évidemment la situation actuelle de la cafeteria du Calypso. Depuis sa fermeture, nous mettons une pression maximale sur AB Inbev pour qu’ils prennent leurs responsabilités et ouvrent à nouveau cet endroit qui est un lieu important pour le Parc Sportif.

Depuis 2015, l’ASBL Parc Sportif des Trois Tilleuls est liée à AB Inbev par une convention de 15 ans pour les deux établissements du Parc Sportif (la cafeteria du Calypso et la buvette du stade). AB Inbev sous-loue ces établissements à deux exploitants. Ces deux exploitants avaient une série de droits et obligations vis-à-vis d’AB Inbev,  dont le paiement d’un loyer. AB Inbev paie également un loyer à l’ASBL pour les deux établissements.

Lors de la crise du Covid, nous avons été interpellés par l’exploitant de la cafeteria du Calypso pour voir comment prendre en charge les loyers de cette cafeteria. Nous avons alors contacté AB Inbev et lancé des négociations tripartites pour que durant la période COVID, les loyers soient pris en charge par l’ASBL et par AB Inbev. Alors que nous étions très proches d’un accord, AB Inbev s’est retiré des discussions et a cité l’ASBL devant le tribunal. AB Inbev a cessé de payer ses loyers pendant 2 ans et demi alors que cette société percevait toujours des loyers (partiels ou complets) de ses exploitants et que les établissements étaient ouverts et exploités.

Selon la décision du tribunal, l’ASBL n’a perçu aucun loyer pendant la période COVID. Par contre, AB Inbev a dû nous payer les loyers impayés sur les autres périodes avec des intérêts. La faillite de l’exploitant est liée à un désaccord entre AB Inbev et l’exploitant au niveau des loyers post-COVID.

Depuis la fermeture, nous avons demandé à plusieurs reprises que cet espace soit accessible aux parents pour pouvoir ne fut-ce que s’asseoir et pouvoir regarder leurs enfants. Nous avons toujours reçu une fin de non-recevoir. Cet espace étant loué, nous ne pouvons pas y avoir accès légalement.

Depuis la fermeture, AB Inbev nous a informés que plusieurs candidats étaient intéressés mais malgré une grande ouverture de l’ASBL pour discuter du loyer, AB Inbev n’a pas encore pu conclure un accord avec l’un de ces candidats. La convention prévoit une possibilité de rupture tous les cinq ans, moyennant un préavis de 6 mois. La prochaine échéance est en avril 2025 et donc, le préavis doit être donné avant octobre 2024. Juridiquement, il est donc avisé d’attendre ce moment pour rompre la convention. Si la situation n’évolue pas favorablement et qu’AB Inbev ne trouve pas de repreneur, le Conseil d’Administration de l’ASBL prendra la décision qui s’impose, à savoir rompre la convention. Cette rupture de la convention aura également un impact sur la buvette du stade puisqu’il n’y a qu’une seule convention pour les deux établissements. Nous avons déjà rencontré les exploitants de la buvette du Stade afin de voir comment nous pouvons procéder.

Si cette convention était rompue selon les dispositions prévues contractuellement, nous pourrions alors développer à nouveau un projet qui réponde au mieux à nos besoins en termes de convivialité, de rencontre et d’accueil aux utilisateurs de la piscine, dans le respect du voisinage.

Bien à vous,

Jean-François de Le Hoye »

Auteur/autrice